Ne pourrait-on pas résumer la vie à une éternelle recherche ? Un jour, on part à la recherche de l'amour. Et puis, quand on pense l'avoir trouvé, on part à la recherche des signes qui confirmeraient notre trouvaille. Y a-t-il une checklist pour nous permettre de vérifier la qualité de l'objet trouvé ?
Sur la liste de l'amour, il y a des signes courants : le feu aux pommettes, le bégaiement, le mutisme d'une huître et les battements d'ailes dans le ventre. Toi, petit zombie au teint blafard, tu as le rouge - d'un cul de babouin lancé dans une parade nuptiale impudique - aux joues ? Il t'intéresse, mais de là à dire que c'est le big love... Les papillons dans l'estomac sont aussi les Judas de Cupidon. Un petit chatouillis de moins d'une minute ? Tu l'aimes un peu. Une gêne de plus de 60 secondes ? Tu l'aimes beaucoup (ceci, bien sûr, si tu n'as avalé un chili con carne, ou autre chose dans le genre, une demi-heure avant le test de la liste !) Tu as perdu tout appétit, et deux kilos en une semaine ? Pas de doute, tu l'aimes passionnément !
Il y a un bruit qui court : quand on aime quelqu'un, on aime même ses défauts. Faut-il inclure cette rumeur à cette liste de l'amour, tournez manèges, tournez ménages ? Si tu es une grande maniaque qui plie soigneusement chaque fringue pendant son strip-tease et que tu te mets à aimer son bordel, version massacre aux acariens, tu souffres sûrement de quelque chose. Pourquoi pas de la maladie d'amour ? Tu es une mordue du fil dentaire et de l'hygiène buccale, mais tu le laisses t'embrasser avec ses dents pourries à la Jacquouille la Fripouille ? Là, je ne sais pas si tu es amoureuse, mais tu souffres de quelque chose, c'est sûr !
Aimer les défauts ? Ça risque de ne durer qu'un temps. Quand la météo n'est plus au beau fixe, mais au temps variable et à la grisaille, l'aveuglement, qui se sert de l'hypocrisie comme d'un bandeau noir, pourrait bien tourner avec les vents. Le grand amour est peut-être celui qui ne perd jamais la vue. Tu n'aimes pas ses chaussures ? Il est tellement bien que tu ne vas quand même pas faire ta fille superficielle et ruiner une histoire d'amour à cause d'une paire de pompes. Alors tu les vois, mais tu fais avec. Mais non, c'est trop facile, tu as l'espoir de pouvoir lui faire quitter ses godasses. Une tête, c'est quand même plus difficile à changer, malgré les relooking extrêmes à la mode de la télé-réalité. Si tu te dis encore « grosse tête » parfois en le voyant, mais que tu sors avec lui parce qu'il est tout de même charmant, tu es amoureuse ! Le big love, c'est Chandler, prêt à sortir avec Monica, quelque soit son chiffre sur la balance. L'amour est dans Friends, mais aussi dans Mes copines : Djena, pour prouver son amour, n'a pas peur d'avoir honte. Pour le big love, on est prêt à toutes les folies ! Aurore, la râleuse, devant le vrai amour, sait se montrer patiente...
Le big love, on pense souvent que c'est celui qui provoque le pincement au cœur, qui bloque la respiration, qui déboussole et fait perdre les moyens. Mais c'est peut-être davantage celui avec lequel on est jamais perdue, celui qui nous indique toujours le nord ! Le big love est l'amour qui ne change pas notre comportement. Avec lui, on est toujours aussi bavarde et on n'a pas peur de dire des conneries. Bridget, en rencontrant Darcy, n'est pas devenue anorexique ! Amoureuse, elle avait de l'appétit pour tout, et même le goût des rondeurs ! Le grand amour, c'est sans doute celui qui se conjugue au naturel !
