Tu avais à peine franchi tes deux mois d'existence que tout le monde était jaloux de ton adorable personne : les copines de ta mère enviaient ton physique de bébé star, tes sœurs trépignaient de rage parce tu étais le centre du monde, et les autres bébés devaient déjà te haïr parce que tu étais plus futée qu'eux. Aujourd'hui, la jalousie d'autrui continue de te coller à la peau...
Au bahut, il faudrait limite que tu demandes pardon d'avoir un visage d'ange, des seins magnifiques, une taille de guêpe, une garde robe à tomber par terre, un sens de l'humour remarquable doublé d'un Q.I époustouflant...Mais est-ce de ta faute, si la nature t'a offert tous ces atouts sur un plateau ? Non ! Et pourtant, pratiquement toutes les filles de ta classe te font les pires crasses parce que tu as de super notes en philo sans trop te fatiguer, parce que Lucas, le beau gosse de terminale ES n'arrête pas de te draguer et parce que tu manges comme un ogre sans jamais prendre un gramme...Du coup, dès que tu franchis la grille du lycée, ces grognasses hystériques et folles de jalousie te lancent des vannes à tout bout de champ, te crachent carrément à la gueule, te font des croches pattes dans les couloirs, et te lancent des boulettes de papier dans les cheveux pendant les cours d'anglais.
Au début, tu te fichais bien de toute cette jalousie ambiante parce que depuis l'école maternelle, c'est simple, tout le monde te déteste et tu as fini par t'y habituer en quelque sorte. Eternelle chouchoute de la maîtresse, petite dernière ultra protégée par papa-maman, tu as toujours suscité l'envie et la haine latente, en apprenant à lire plus tôt que les autres, en jouant du piano à la perfection ou en ayant les plus belles robes à smocks de tout le bac à sable. Admirée en début d'année scolaire, tu finis toute seule au mois de juin, sans aucune amie avec qui partager tes secrets et tes soucis, les filles de ton école primaire, de ton collège puis de ton lycée, n'étant pas capables d'avoir pour copine quelqu'un d'infiniment plus jolie et plus douée qu'elles. Les seuls en fait qui aimeraient devenir tes confidents privilégiés et qui te parlent de temps en temps, ce sont les mecs, enfin jusqu'à ce qu'ils sortent avec toi...Après, ils te laissent tomber comme une vieille chaussette, et racontent n'importe quoi à ton sujet, que tu es une vraie garce, ultra chaude et prête à tout pour coucher, alors qu'en général, ce sont eux qui se dégonflent au moment critique...Ce qui n'est pas le cas lorsqu'ils se tapent Lucie ou Cynthia, mais toi bizarrement, tu leur fiches la trouille, tu leur donnes l'impression malgré toi qu'ils ne sont pas à la hauteur.
Pourtant, tu n'es pas une grosse pouf prétentieuse, tu ne te mets jamais en avant, tu es même plutôt sympa, si l'on prend la peine de te connaître. Et toute cette haine envers toi, cette jalousie poisseuse, tu commences à en avoir vraiment ras le bol en fait. Souvent, tu aimerais hurler une bonne fois pour toutes à ces imbéciles que tu es comme tout le monde, que tu as besoin d'amour, de compréhension, et que ce n'est pas parce que tu es la sosie de Kate Moss que tu as plus de capacité qu'une autre à encaisser les insultes et les coups bas. Et tu as bien raison d'avoir envie de remettre les pendules à l'heure, parce qu'il n'y a rien de pire que de laisser les autres te manquer de respect et te démolir pour des obscures raisons de jalousie mal placée. Alors ne te laisse surtout pas faire, n'essaye pas de dissimuler tes qualités, ton charisme parce que ceux qui n'ont rien pour eux en sont malades de jalousie. Au contraire, impose-toi, assume à fond qui tu es, et profite de la vie, au lieu de subir les remarques débiles des jaloux chroniques de ta classe. Et puis patiente un peu, avec l'âge, les petites jalousies des uns et des autres ne disparaissent pas, loin de là, surtout si tu réussis dans tout ce que tu entreprends, mais toi, tu auras la maturité nécessaire dans quelques années pour développer sans complexes tes talents et accepter d'être belle, sans se sentir coupable pour autant...
